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Quand on crée ou gère une entreprise, le choix du mode de comptabilité est une étape incontournable. Deux grandes méthodes s’opposent : la comptabilité de trésorerie et la comptabilité d’engagement. Chacune repose sur une logique différente pour enregistrer les flux financiers et peut avoir des impacts significatifs sur la gestion de l’activité.
Alors, comment fonctionnent ces deux approches ? En quoi sont-elles différentes ? Et surtout, laquelle est adaptée à votre structure ? Voici ce qu’il faut savoir.
La comptabilité de trésorerie : une gestion simplifiée, au fil des flux
La comptabilité de trésorerie est la méthode la plus simple à mettre en œuvre. Elle consiste à enregistrer uniquement les encaissements et les décaissements effectifs. Autrement dit, on ne comptabilise les recettes et les dépenses qu’au moment où l’argent entre ou sort réellement du compte bancaire.
Par exemple, une facture client est enregistrée dans les comptes au moment où le paiement est reçu, et non à la date d’émission. De même, une dépense est comptabilisée uniquement au moment où elle est réglée.
Cette méthode est principalement utilisée par les auto-entrepreneurs, les professions libérales en BNC, ou encore certaines petites entreprises relevant du régime simplifié. Elle offre une gestion facile, directement liée à la trésorerie réelle, ce qui évite les décalages entre les chiffres comptables et la réalité du compte bancaire.
En revanche, elle ne permet pas de visualiser les créances à venir ou les dettes en attente, ce qui peut rendre le pilotage de l’activité plus flou à moyen terme.
La comptabilité d’engagement : une vision complète de l’activité
La comptabilité d’engagement, aussi appelée comptabilité « d’exercice », repose sur un principe fondamental : on enregistre les opérations dès qu’elles sont engagées, indépendamment des flux financiers.
Ainsi, une vente est comptabilisée dès l’émission de la facture, même si le client règle plus tard. De même, une dépense est enregistrée dès la réception d’une facture fournisseur, que le paiement intervienne immédiatement ou plusieurs semaines après.
Cette méthode offre une image fidèle et complète de la situation économique de l’entreprise à un instant donné. Elle prend en compte l’ensemble des droits acquis et des obligations nées, qu’ils aient ou non donné lieu à un mouvement de trésorerie.
La comptabilité d’engagement est obligatoire pour les sociétés commerciales (SARL, SAS, SA, etc.), ainsi que pour les entreprises soumises au régime du réel normal d’imposition. Plus rigoureuse, elle nécessite souvent l’accompagnement d’un expert-comptable, mais elle permet une meilleure analyse financière et un suivi plus précis de la rentabilité.
Les principales différences à retenir
La différence entre les deux méthodes tient donc au moment où les opérations sont enregistrées. La comptabilité de trésorerie suit le rythme des flux bancaires, tandis que la comptabilité d’engagement suit le rythme de l’activité, qu’il y ait paiement ou non.
Cela influence la vision que l’on a de l’entreprise : la comptabilité de trésorerie offre une lecture immédiate de la trésorerie disponible, tandis que la comptabilité d’engagement permet de prévoir les encaissements et décaissements futurs, et donc de mieux anticiper.
Quelle méthode choisir pour votre entreprise ?
Le choix entre comptabilité de trésorerie et comptabilité d’engagement dépend avant tout du statut juridique de l’entreprise et du régime fiscal applicable.
Si vous êtes auto-entrepreneur ou en BNC, vous pouvez vous contenter de la comptabilité de trésorerie.
Si vous dirigez une société (SARL, SAS, etc.) ou que vous êtes au régime réel normal, la comptabilité d’engagement s’impose.
Cela dit, certaines entreprises, même éligibles à la comptabilité de trésorerie, choisissent volontairement de passer à la comptabilité d’engagement pour avoir un meilleur pilotage financier. C’est notamment utile en cas de développement rapide, de besoin de financement ou de gestion de créances clients.
En résumé
La comptabilité de trésorerie est une méthode simple, adaptée aux petites structures et aux indépendants, qui permet de suivre facilement les flux bancaires. Elle est idéale pour une gestion quotidienne de la trésorerie.
La comptabilité d’engagement, plus complète, offre une vision plus stratégique de l’entreprise. Elle permet de mieux anticiper les échéances et les besoins financiers, mais demande une rigueur accrue et un accompagnement plus technique.
Faire le bon choix – ou respecter les obligations selon votre statut – vous permettra d’assurer une gestion saine et conforme de votre activité.